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Magazine
N°7 Mai 2002

Liz Mc Comb
(Afro-Amériques, USA)

Le feu sacré du Gospel

Vous parlez de la rumba, du blues, du samba, de la soul, du zouk, bref de la musique black en général et tout cela est la même chose.

La première à avoir influencé mon chant est l'Eglise. J'étais enfant et cela a été très important pour le reste de ma vie parce, après, j'ai évolué d'une manière naturelle. Beaucoup de souvenirs sont liés à cette période: les gens venaient à la maison, accueillis par mon père et ma mère et tout le monde chantait. Ma sœur était au piano et moi, je l'accompagnais avec un gospel. Ensuite, l'Eglise a été l'extension logique de la maison. L'Eglise était en moi et moi, je ne le savais pas.

D'ailleurs, pour prier, on n'a pas besoin de se rendre dans un édifice; moi, j'y vais car la notion de partage est essentielle. Moi je donne avec mon cœur, alors que le journaliste écrit d'une manière intellectuelle.



Je voudrais être africaine, mais je suis afro-américaine et mon chant est un mélange de musique des esclave avec ce qu'on fait aujourd'hui; c'est surtout le rythme qui vient d'Afrique, le riddim que l'on retrouve aux Petites Antilles, à Cuba, au Brésil... Les States sont pleins de gens aux racines africaines et moi-même je suis une sauvage (ironie ndr)...

Je chante du ventre, de la poitrine et de la tête et quand je chante, je touche tout le monde droit au cœur, dans la profondeur et dans la vérité. Les années passent et je ressens toujours cette profondeur et cette authenticité en moi. Ainsi, j'arrive à communiquer même avec les gens -y compris les artistes- qui ne croyent pas en Dieu, car toute l'humanité cherche la connaissance et la vérité est immuable comme la terre. Celui qui est un vrai artiste peut communiquer avec tout le monde.
Certains artistes qui se trouvent en difficulté se réfugient dans la drogue (c'est la nouvelle slavery) parce que la vie est dure. Il doivent être très forts et vrais, comme un enfant, et je ne parle pas de la force de caractère...
Je dis qu'il faut oser vivre les choses, car nous avons encore des valeurs, de la spiritualité en nous.
En même temps, nous avons la guerre et nous avons la paix, c'est un ensemble de choses parfois contradictoires: nous sommes aveuglés par la matérialité des choses alors que l'on sait d'avoir besoin de spiritualité. Depuis le 11 septembre, les gens ont senti d'avoir besoin d'amour...

Le monde ne serait pas si complexe ou difficile si les hommes n'étaient pas si égoïstes et arrogants. Ils se prennent pour dieu, cela semble de la blague mais c'est comme ça! Il faut retourner à la vrai nature humaine.

Moi-même, avec mon dernier album, "The Spirit of New Orleans", je suis retournée à mon enfance, j'y ai réuni mes chansons préférée, tu vois la photo de la pochette, j'avais 7 ans... ce sont des chansons souvenir, c'est comme un come-back. Mais le répertoire est toujours le même, le gospel qui est plus terrien par rapport au jazz qui est plus spirituel... C'est un album proche de l'Afrique, il y a des références à l'esclavage.


Dernier album : The Spirit of New Orleans (EMI)

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