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I Believe

Liz McComb : I Believe, par Gérard Arnaud
biographie discographie  filmographie
La traversée du gospel de Liz McComb, par Jean-Marc Warszawski
personnel

 

 

En trente huit titres incandescents (15 sur le cd et 23 sur le dvd) Liz McComb nous offre la quintessence de la musique Afro Américaine de ses origines à ce 21e siècle, tout comme en 1958, le « Good Book » de Louis Armstrong stupéfia ses contemporains par la simplicité, la profondeur et la chaleur de cette musique.

Chaque concert, chaque nouvel enregistrement de Liz McComb est une étape de plus dans sa progression musicale, mais aussi dans sa quête spirituelle : comme un degré gravi sur l' « Échelle de Jacob » dont parle la Genèse, vers cette « Upper Room » qu'avant elle, célébra Mahalia Jackson.

Nous sommes nombreux à croire que Liz est aujourd'hui la plus digne héritière de Mahalia, (29 Octobre 1911/20 Janvier 1972) dont on célèbre la centième année. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter l'hymne qui donne son titre à ce triple opus, « I Believe » et de comparer l'interprétation de Liz à celles de Mahalia dont c'était l'une des chansons favorites… même voix de contralto passionnément amoureuse des contrastes, qui escalade crescendo les octave, mais sans jamais aucune vaine démonstration de virtuosité. Pour Liz comme pour Mahalia, le chant n'est pas un exploit vocal, mais une ascension perpétuelle, émotionnelle et spirituelle.

Chez l'une et l'autre, les deux mots « I Believe » (« je crois ») résument toute leur destinée, d'ici-bas vers un au-delà perçu comme l'issue évidente de la vie.

Ce Credo est pour elles la clef des chants, de tous les chants. L'art majeur du chant religieux africain-américain (et européen) est un univers très ouvert. Dès le XVIIIe siècle il a assimilé toutes les influences, avant de devenir à la fin du XIXe la musique la plus influente du monde, au point d'inspirer la célèbre « Symphonie du Nouveau-Monde » de Dvorak, puis d'être distillé au XX° siècle à travers le blues, le jazz, le r'n'b, la soul, le funk, le reggae, le rap…


                                                                                             © Sandrine Cellard

Aucune musique contemporaine n'a été sourde au Gospel.

C'est si vrai que d'une génération à l'autre, ce mot anglais qui désigne les Évangiles a fini par être compris avant tout comme un genre musical en soi.

Grave erreur : toutes les musiques du monde, depuis plus d'un siècle, s'en inspirent, mais ce qu'on appelle Gospel, chant d'espoir et frère siamois du chant désespéré du Blues, est né quand ni les plaintes ni les prières ne suffisaient à soulager les plaies du fouet et du mépris, encore vives même au temps d'Obama.

C'est sans doute ce qui impressionne le plus dans le chant de Liz McComb : il oscille sans cesse entre la douleur et l'extase, entre la tristesse devant le spectacle de ce monde et la jubilation gourmande à l'idée d'un au-delà. Au fond, tous les spirituals et gospel songs dont elle fait son miel ne parlent que de cela : de la Terre et du « Ciel »…c'est la façon passionnelle dont Liz les interprète, surtout en public, qui va beaucoup plus loin.


Liz McComb et Regina Carter.                                                 ©  Romain Picard

En effet, Liz est issue d'une église pentecôtiste. Si les Baptistes (dont faisait partie Mahalia) ont souvent une conception un peu solennelle et statique du chant, en revanche les Pentecôtistes prônent l'exubérance et la transe. Cette dissidence de l'Évangélisme est née à Los Angeles au début du XXe siècle, et d'emblée elle s'est imposée comme la première Église réellement multiraciale. Son premier grand prédicateur, William J. Seymour, était fils d'esclaves d'une plantation de Louisiane. Cent ans après, ses disciples sont plus de deux cent millions, c'est l'Église chrétienne qui connaît la plus forte expansion dans le monde, avant tout en Afrique, au Brésil, chez les Roms et bien sûr dans la communauté africaine-américaine. L'innovation fondatrice du Pentecôtisme est la glossolalie, ou « parler en langues » :

le fidèle n'est vraiment baptisé que s'il fait preuve de ce don que selon l'Évangile, Jésus ressuscité donna à ses disciples le jour de la Pentecôte - celui de s'exprimer en des langues inconnues… ou simplement inexistantes… si parfaitement raconté dans son titre « Fire ».

Il en résulte une sorte de chanté-parlé en onomatopées qui a préfiguré le scat des jazzmen et certaines formes du rap…

Liz McComb a grandi et appris à chanter dès l'age de quatre ans au sein d'un petit temple pentecôtiste de Cleveland (Ohio) dont sa mère est la « ministre ».

Rien d'étonnant donc si la glossolalie et les formes les plus mystiques du « negro spiritual » sont omniprésentes dans sa musique (plus que dans celle de Mahalia Jackson) et c'est ce qui la rend passionnante. Ses concerts, sans être bien évidemment de vrais « services » (comme on appelle les offices des églises afro-américaines) s'en rapprochent le plus possible, de façon très naturelle, sans jamais en être un ersatz préfabriqué.

Ce neuvième opus de Liz McComb produit par GVE est sans doute son chef d'oeuvre musical.

C'est aussi une somme de cet art dont elle est détentrice plus que tout autre, celui de faire passer un message à la fois esthétique, humaniste, pacifiste, spirituel et universaliste, à travers un chant qui n'est pas que le sien, mais celui d'un peuple brimé, l'un des plus persécuté dans l'histoire de l'humanité, qui a réussi à surmonter ses épreuves au point de voir l'un de ses héritiers à la tête de la première puissance mondiale.

Quand Malraux me disait que « le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas », il avait bien choisi le mot : « spirituel » qui n'est pas synonyme de « religieux ».

Il était athée, comme moi dès mes quinze ans et comme le producteur de ce CD, or en France il est heureusement possible d'être spirituel sans être croyant, d'être frénétiquement « laïque » mais ému immensément par la musique de Liz McComb. De toute façon il est difficile d'apprécier une musique sans comprendre d'où elle vient, ce qu'elle exprime profondément.

Il y a entre Liz et sa musique une adéquation idéale : religieuse et spirituelle. Métaphysique, pourquoi ne pas dire le mot, mais aussi musicologique. Car Liz est une mémoire vivante, à la fois vive et enracinée du Gospel.

Elle en rit quand on le dit, mais Liz est peut-être la seule chanteuse contemporaine qui incarne aussi parfaitement une histoire musicale multiraciale qui va du XVIIIe siècle au XXIe, de Mozart et Beethoven jusqu'à nous, et surtout qui résume, qui assume, à travers deux siècles, un désir réciproque de décolonisation et de réconciliation.


Liz McComb et Harold Johnson.   © Béatrice Chauvin

« Keep Your Lamps » est peut-être le plus bel exemple. Il suffit d'écouter cette merveille pour savoir d'où vient le rock. La version du CD est déjà magnifique, mais il vaut mieux regarder celle du DVD. On y voit Liz qui chante nez à nez, front contre front, avec son alter-ego depuis vingt ans, le formidable organiste californien Reverend Harold Johnson, et c'est tout simplement beau.

Vous l'avez compris, cet opus regroupe un CD et un double DVD qui ne se recoupent pas, mais se répondent. Le DVD est l'intégrale d'un formidable concert filmé au Festival Jazz à Vienne. Le cadre est sublime : c'est le plus vaste théâtre antique de la Gaule : six mille places assises. Liz remplit régulièrement cet espace monumental.

Quant au CD, c'est une anthologie des concerts enregistrés ailleurs lors de la même tournée d'été 2010. La musique en est si riche qu'il est difficile de la décrire ici en détail. Pour l'essentiel il s'agit d'un répertoire qu'on peut aussi qualifier d'« antique » : des spirituals qui datent pour la plupart du temps de l'esclavage, comme « Down by the Riverside » ou « Swing Low, Sweet Chariot ».

Il ne s'agit pas que de musique, même si celle-ci est fascinante, mais aussi d'une poésie mystique d'un genre nouveau, inspirée par les métaphores de la Bible et rythmée par le souvenir obsessionnel de l'Afrique. Ce qui est extraordinaire ici, c'est que Liz McComb vit pleinement toute cette histoire si complexe, et en même temps la renouvelle complètement.


Calvin Cooke.                                                                                                     © Grégory Charvet 

Dans son ouvrage fondamental « Uncloudy Days / The Gospel Music Encyclopedia », le musicologue africain-américain Bill Carpenter définit la musique de Liz en deux mots :

« world gospel ». Avec elle on navigue sans cesse entre les cultures, les époques et les genres musicaux.

« gwoka » du guadeloupéen Philippe Makaïa que la « pedal steel guitar » de Calvin Cooke, instrument emblématique de la « country music » qu'adorait Ray Charles, pionnier clairvoyant d'une vision multiraciale des Etats-Unis qui a fini par triompher avec Obama.

Comme Ray Charles, comme Aretha Franklin, comme Nina Simone, Liz n'est pas qu'une chanteuse géniale, elle est aussi une excellente pianiste.

D'ailleurs s'il faut à tout prix lui trouver une « ancêtre » ce serait, plutôt que Mahalia Jackson, l'immense Sister Rosette Tharpe, qui fut à la fois une chanteuse prodigieuse et une guitariste géniale, terriblement innovatrice.

Liz Mc Comb, quant à elle, n'est pas seulement une femme qui sait faire vibrer intensément ses cordes vocales. Qu'on me pardonne cette parenthèse personnelle, je sais ce que c'est de jouer du piano, et Liz est une vraie pianiste.

Seulement avant d'apprendre le piano, comme beaucoup de grands pianistes, on lui a d'abord fait jouer du violon. Le piano est facile, le violon douloureux.

Néanmoins Liz a gardé le sens des cordes, du toucher et de la vibration intense.

Cet opus est une retrouvaille entre les cordes vocales de Liz McComb (« le corps humain est le plus sensible des instruments à cordes » disait le mélomane Cioran) et des instruments inédits, sinon inouïs dans le Gospel : harpe, violon, violoncelle… le tout superbement arrangé par l'excellent pianiste de jazz Bertrand Richard.

Ainsi à Vienne, le concert démarre par un échange extrêmement émouvant, très spirituel, « entre femmes » dirait-on, avec la jeune harpiste Odile Abrell.

« Let's Go Back » est selon Liz une « chanson de famille », un de ces chants qui s'est inventé et développé dans ce cadre exceptionnel qu'est une famille qui est en même temps une église.

Car il faut sans cesse revenir à cela : même si elle est très « ouverte », cette musique ne ressemble à aucune autre. Le Gospel, quand il est interprété par une femme aussi authentiquement « africaine-américaine », une aussi géniale chanteuse et une aussi intéressante pianiste, est probablement la plus belle musique du monde. La version de « Come Sunday » n'a d'ailleurs vraiment rien à envier à celle de Mahalia Jackson, pour qui Duke Ellington avait composé ce chef d'oeuvre du « gospel song ».

La chanson invite les « Blacks », exclus de l'Église par les « Blancs » à venir prier le dimanche sous l'ombre d'un arbre.

L'une des qualités musicales, assez exceptionnelle, de Liz McComb, c'est la diversité de son timbre et de la hauteur de sa sonorité : d'une seconde l'autre sa voix se métamorphose, elle peut-être aérienne ou terrienne, dure ou douce, parfois même trop mielleuse ou moelleuse, puis redevient grave et profonde, comme surgissant d'outre-tombe. C'est vraiment la voix de toute l'Humanité, de la jeunesse et de la vieillesse, de toutes les « races » comme disent les Blancs, de ceux qui croient, aussi de ceux qui ne croient pas.

Gérald Arnaud

Biographie

Élizabeth McComb est née à Cleveland (Ohio), dans une famille originaire du Mississippi et a grandi au sein d'une communauté pentecôtiste. Son père, ouvrier, est mort alors qu'elle était encore en bas âge.

Sa mère prédicatrice deviendra pasteur. Elle participe très jeune à la chorale de son église, trois de ses grandes soeurs forment le groupe vocal « The Daughters of Zion », qui connaît localement une certaine notoriété, et qu'on retrouvera, bien des années plus tard, ponctuellement, à ses côtés.

Elle apprend le répertoire des artistes qu'elle admire : The Staple Singers, le groupe familial de Roebuck Staples (1914-2000), Sister Rosetta Tharpe (1915-1973) et surtout Mahalia Jackson (1911-1972). Son frère, trompettiste, lui fait découvrir le monde du jazz. Après de courtes études de violon, elle se met en autodidacte devant le piano.

Le temple de sa mère est un véritable « conservatoire », Liz McComb connaît par coeur des centaines de songs. Au cours de ses études, elle participe au Karamu House Theater de Cleveland - et le plus ancien théatre noir des USA - à l'époque du grand mouvement pour les droits civiques. Dans l'espoir de devenir chanteuse professionnelle, elle passe quelques auditions sans suite à New York.

Elle finit par intégrer un groupe, « The Jean Austin Singers », qui participe à une tournée européenne de blues et de gospel, « Roots of Rock And Roll », dont elle devient une des vedettes.

En 1981, elle participe pour la première fois au Festival de jazz de Montreux, en même temps que Bessie Griffin (1922-1989), elle sera sur la même scène les deux années suivantes, puis on l'entendra au Festival de Negro Spirituals & Gospel Songs de Monte-Carlo. Elle assure les premières parties de vedettes comme Ray Charles ou James Brown.

À Paris, encouragée par Maurice Cullaz, elle forme 1987, l'éphémère quatuor « Psalms », avec la chanteuse La Velle (Lavelle McKinnie Dugan), l'organiste Jerome Van Jones (1947-2005), et le pianiste Gregg Hunter.


                                                                                         © Béatrice Chauvin 

Puis, avec ce dernier, elle chante en duo. Ils enregistrent un disque qui est récompensé par le Prix Mahalia Jackson. Elle est très affectée par la mort de Greg Hunter.

Sa carrière se réoriente à partir des années 1990, avec la rencontre du producteur français Gérard Vacher, dont elle écrit : « En ce temps là, j'ai rencontré un Français qui sera bientôt mon producteur. Mais avant d'accepter de travailler avec lui, j'ai prié pour lui, parce que je pensais qu'il était fou… et… il est fou… fou comme un renard ! ! ! Et de fil en aiguille, certaines choses sont le destin… »

La liste des concerts, jamais semblables, s'allonge :

À Paris, Saint-Augustin (1992), le Casino de Paris (1993), le Théâtre des Champs Élysées (1993), l'église de la Madeleine (1995 & 1996), l'Opéra-Comique 1995, l'Olympia (1998 & 2002), le Théâtre du Châtelet (2000), Saint-Sulpice (2002 & 2009), le Palais des Sports (1998 & 2007), et souvent l'Opéra puis l'Auditorium de Lyon, les festivals de jazz de Marciac (1996 & 1998), Nice (1995), Jazz à Juan (2000 & 2010) - le Festival de Jazz de Montreux (1981/82/83), Athènes (Acropole 1999 & 2004), Londres (Queen Elizabeth Hall 2000)… et régulièrement la Guyane & les Antilles, l'Espagne, l'Italie, la Tunisie, le Maroc (Fes & Casa), le Liban, Gaza & Bethléem (seule artiste représentant les Etats-Unis) pour le Noël du Millenium, le Canada (Montréal 1998 & 2002), et bien sûr l'émotion de l'Afrique.


Porgy & Bess avec l'Orchestre National de Lyon 

Rares sont en France les villes qui ne peuvent encore se vanter d'avoir fait salle comble en accueillant Liz McComb, depuis sa rencontre (il y aura bientôt vingt ans) avec son producteur français.

Depuis 2006, elle chante aussi Porgy & Bess, et ses propres compositions de gospel avec arrangements symphoniques (Orchestre National de Lyon, de Lorraine, et celui de l'Opéra de Nice).

Au fil des ans, au prix d'un travail acharné, elle s'est imposée par une oeuvre exceptionnellement féconde et unanimement célébrée : Prix Mahalia Jackson, Victoires du Jazz, EnSound Music Awards, etc.

Chacune de ses apparitions est une leçon magistrale de vérité et de vigueur, d'émotion et de rigueur, jetée joyeusement à la figure des pseudo-vocations académiques et si superficielles du show biz…

Le temps d'un concert, Liz nous fait parcourir tous les états de la condition humaine : bouleversante et parfois douloureuse, exaltée mais sereine, ardente mais sensuelle, souvent suave et toujours primesautière…

Liz est avant tout émouvante et généreuse, par sa voix, son jeu de piano et son engagement physique absolu.

Un concert de Liz McComb est inoubliable, on n'en ressort jamais indemne !

 

Discographie

Sa récente signature avec Naïve est la consécration d'une discographie sans faute :

  • « Acoustic Woman » (1992) classé comme l'un des plus beaux enregistrements de jazz vocal ;
  • « Rock My Soul » (1993), un album « live » aussi vertigineux que le suivant ;
  • « Live » (1994) enregistré notamment lors de son triomphe au Théâtre des Champs-Élysées ;
  • « Time is Now » (1996), premier album de compositions personnelles qui lui a valu le prestigieux Prix Mahalia Jackson ;
  • « Olympia Live » (1998) enregistré en audio & video lors de concerts de Noël destinés aux sdf parisiens ;
  • « Fire » (2000), une anthologie saluée par la critique US ;
  • « Spirit of New-Orleans » (2002) hommage prémonitoire à la cité natale du jazz, enregistré sur place peu avant l'ouragan Katrina ;
  • « Soul, Peace & Love » (2007) qui inaugure un nouveau style - la « Gospel World Music » ; et enfin « The Sacred Concert » (2009) dans lequel, 40 ans après Duke Ellington, Liz signe une oeuvre ambitieuse brassant gospel, jazz, musique classique et même chanson française ;
  • Juin 2010, réédition de « Rock My Soul » dans un coffret « Spirituals & Gospel Recital »

Filmographie

Au fil de ses créations de nombreuses captations concerts dans des salles prestigieuses et des festivals ont été réalisées, toujours avec un son de haute qualité, souvent en 16/9 & HD

La Première de Soul, Peace & Love filmée Salle Gaveau, véritable « sanctuaire musical » parisien et haut lieu del'Art Déco, la Salle Gaveau ayant été récemment classée monument historique. Son HQ. 78'

Liz McComb, une des plus géniales brûleuses de planches contemporaine au Palais des Sports de Paris, le meilleur show de Great Black American Music, gospel, soul, funk, rap, de la décennie. Full H.D. 16/9 Son HQ. 95'

Festival Jazz sous les Pommiers, Coutances, 2007, Normandie, France co-production Sombrero / Fr3, Full H.D. 16/9 Son H.Q. 105'

La preuve parfaite de l'unicité du Jazz et du Gospel. Son H.Q. 52' & 110'

le 1° Janvier 1998, Liz McComb offrit 2 concerts aux déshérités parisiens transformant le temple du show biz tout neuf en temple de l'amour … Son H.Q qui devint aussi un Album couvert de distinctions. 60'

Un hommage flamboyant aux racines du Jazz et du Gospel nés à la Nouvelle Orléans dans l' amphithéâtre antique de Vienne devant les 8.000 fans de cette exceptionnelle chanteuse, pianiste & compositrice. Son H.Q. 52' & 105'

Concert en l'Eglise de La Madeleine pour la sortie de son 4° album Time is Now, consacré par le prix Mahalia Jackson… Générosité scénique au delà du strict professionnalisme face à un public également inspiré Co production Ex-Nihilo / Arte 94'

40 ans après Duke Ellington, la Première du Sacred Concert parisien de Liz McComb dans la célèbre Eglise de St Germain des Prés . Un hymne à la Voix, à la Foi et à l'Amour avec de superbes arrangements originaux de grands titres classiques, chrétiens et jazz. Full H.D. 16/9 Son HQ- 95'

« Spirituals & Gospel Recital » la version 16/9 remasterisée de son premier concert filmé en l'église St Augustin en Mai 1992 16/9 son HQ-58'

 

Le gospel, le chant des évangiles, est un vaste océan baigné de larges horizons, de courants profonds et de vaguelettes, visité de différents climats, abordant une diversité de rivages et de ports, des estuaires et des péninsules, sensible aux variations météorologiques.

Si on feuillette les bacs de sa discothèque préférée, on peut trouver, au rayon du gospel, les disques portant le mot « gospel » sur leur jaquette, sinon ce qui ressemble à « Happy Day », le chant partagé des versets à l'église, entre l'officiant soliste et la collectivité des fidèles. On trouvera les autres disques au rayon jazz, au rayon rock ou autres, parce que les discothécaires doivent décider à l'oreille. On peut même les retrouver parmi les disques de blues, de Rhythm and blues ou de funk, car on aime classer les choses selon des critères simples, pour s'y mieux retrouver. Mais là, c'est une faute grave : si la musique et la même, tout oppose les paroles. On ne peut imaginer la vulgarité pornographique d'un James Brown dans une église, où il a pourtant tout appris de l'art des prédicateurs.

Les harmonies du gospel, ses vocalises, ses incantations, plaintes, jubilations, cris et soupirs, flirtent avec toutes ces musiques qui sont la même musique.

La religion et les églises des blancs ont été la première liberté collective pour les esclaves, raflés en Afrique. Ils s'en sont emparés, y ont rassemblé leurs langues et cultures diverses ; ils se sont identifiés aux récits bibliques, à ceux des évangiles, à la Passion du Christ, parce que cela était le récit de leur martyre réel. L'espoir en une terre promise, la promesse du jugement dernier réparant enfin les injustices de toute une vie, devaient avoir une signification pénétrante et une acuité particulière. Cette liberté de chanter — à double sens, les évangiles, au cours de l'office ou dans les rassemblements pieux, a réuni et produit un immense répertoire diversifié, de la prière solitaire à la jubilation collective.

Les membres de certaines communautés pensent même être investis du Saint-Esprit, comme les disciples de Jésus touchés par les langues de feu. C'est le cas des pentecôtistes parmi lesquels Liz McComb a grandi. Cela leur confère des dons de glossolalie (la langue de toutes les langues), des pouvoirs de guérison, le devoir de porter et de diffuser la parole des évangiles.

Outre le fait que ce sont les mêmes personnes qui chantent dans et à l'extérieur de l'église, les offices doivent être de beaux spectacles, et pour convaincre les infidèles ou les égarés, mieux vaut leur plaire. Ainsi le gospel participe-t-il aux modes et aux goûts des musiques de grande diffusion. Voilà pourquoi le gospel peut sonner jazz, blues, country, rhythm and blues, funk, musical à la Broadway, variétés. C'est un océan musical et un des genres populaires les plus authentiques ; il est bien le chant des fidèles, priant dans la maison de Dieu, entre le choeur porte du ciel, et l'autre porte qui ouvre sur la fureur de la vie.


Bertrand Richard, Éric Vincenot, Liz McComb.                                                       © Sphie Anita

Les Pères de l'Église s'inquiétaient de la musique, pour eux féminine, suave, sensuel, propre à détourner l'attention que les fidèles devaient porter aux paroles. On peut continuer à s'interroger avec eux, mais pas se priver d'une musique si habitée.

Programme de concert après programme de concert, disque après disque, exploration après exploration, parfois plutôt Rock, parfois plutôt jazz, parfois l'autre face de James Brown, l'angélique, sans jamais se répéter, Liz McComb, au sommet de son art (nous réserve-t-elle encore des surprises ?), semble s'être rendu maîtresse de l'océan gospel, de ses courants profonds, de ses vaguelettes, de ses rivages et horizons, qu'elle semble unifier d'un style personnel servi par des possibilités vocales et expressives exceptionnelles.


Philippe Makaia

Dans ces CD et DVD, témoignage de sa tournée d'été 2010 en France, elle cingle, toutes voiles dehors, dans un foisonnant répertoire traditionnel, parfois confidentiel ou inédit, parfois, déjà dévoilés par des monstres sacrés comme Bessie Griffin (Lord, Look Down On Me), Mahalia Jackson (There Is No Color Line Around The Rainbow, He is My Light, He's Got the Whole World in His Hands), Marion Williams (Drinking of the Wine), Ray Charles (I Can't Stop Loving You, de Don Gibson), Sister Rosetta Tharpe (There was no Room at the Hotel), ou encore Swing Low, Sweet Chariot, enregistré pour la première fois en 1919, par les Fisk Jubilee Singers, et chanté en 1969 à Woodstock, par Joan Baez, I Got Jesus and That's Enough, au répertoire des Pilgrim Jubilee Singers dans les années 1950. On pourra comparer la version de Humble Me, à celle plus country de Nora Jones, apprécier le beau Come Sunday, composé par Duke Ellington et God is Trying to Tell Me Something, repris dans le film Color Purple, mettant face à face le gospel et le jazz des lieux dépravés. Enfin, aux morceaux de tradition révélés au grand public par Liz McComb elle-même (Jesus Lay Your Head in the Window ; There's a leak in this old building, Soul Say Yes), s'ajoutent ses propres compositions (Emmanuel ; Let's Go Back ; Silver and Gold ; The Rich Man ; Remember Me).

Son équipage, composé d'improbables rencontres (c'est le gospel), manoeuvre sous son amirauté en cohérence parfaite, de son et de coeur.


Larry Crockett.          © Étienne Rebattu

Le premier Prix de harpe au Conservatoire National Odile Abrell, côtoie Harold Johnson, un seigneur de l'orgue Hammond, la guitare version solide blues-rock de Richard Arame croise le violoncelle de Jean-Philippe Audin, autre premier Prix national, le premier violon de l'Opéra de Paris Christophe Guiot, concerte avec le gwoka de Philippe Makaia, les rondeurs et douceurs Gil Evans du piano de Richard Bertrand répondent aux glissades country de la Steel Guitar de Calvin Cooke, et voilà l'extraordinaire violon de Regina Carter, elle aussi grande exploratrice traversant classique, jazz, world music, sans économiser doubles cordes et traits classiques virtuoses, le violoncelle de Akua Dixon, sortie de la Hight Shool of Performing Arts of New York, également navigatrice des transversales, le tout pulsé par les bassistes Éric Vinceno (connu pour son groove Caraïbes) et Hilaire Penda (plutôt afrobeat), le batteur Larry Crockett, avec la grâce des Sacred Voices.

Il reste à écouter et à voir, chacun suivra là ses propres émotions, mais si je peux me permettre : on peut voir, sur le film enregistré au 30e Jazz à Vienne, combien l'instrumentarium est original, surplombé par la harpe, l'instrument du roi David, encadré côté jardin par le piano (un Bösendorfer), et côté cour par l'orgue Hammond et deux cabines Leslie.

Jesus Lay your Head in the Windows, un duo entre Liz McComb et Regina Carter, soutenu par le piano tout de velours de Richard Bertrand, est une pure beauté, d'intensité et de ferveur, qui se lit sur les visages des musiciens bouleversé et heureux de leur numéro de magie. Le duo vocal, dans Trimed and Burning, entre Liz McComb et Harold Johnson, littéralement tiré du piano le micro sous le nez, est également un moment exceptionnel, tout comme le trio complice Liz McComb, Regina Carter, Akua Dixon, dans un étonnant Jericho, un There is No Color Line Around the Rainbow très musical-jazz, et la magnifique ballade Deep River, à faire pleurer les pierres.

Jean-Marc Warszawski

Personnel

Liz McComb (vocal & piano)
Odile Abrell (harp)
Richard Arame (guitar)
Jean-Philippe Audin (cello)
Regina Carter (violin)
Calvin Cooke (steel guitar & vocal)
Larry Crockett (drums)
Akua Dixon (cello)
Christophe Guiot (violin)
Harold Johnson (Hammond B3 / piano & vocal)
Philippe Makaia (percussions & gwoka)
Hilaire Penda (bass)
Bertrand Richard (piano)
Éric Vinceno (bass / double bass)
The Sacred Voices (choir)

Studios et talents : Mix et réalisation du CD : Sébastien Le Clainche (Studio Moustik) & Liz McComb. Mix et préparation du Son du DVD part I & II : Vincent Bruley (Studio Piccolo) & Liz McComb. Mastering CD & DVD part I : Jean Pierre Bouquet (l'Autre Studio) & Liz McComb. Réalisation Film & DVD : Bernard Schmidt pour C.L.C., France 3 & Mezzo